Abeilles
24/08/2021
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Une nouvelle méthode pour suivre la diffusion d’une maladie mortelle pour les abeilles

L’Anses a développé une nouvelle méthode pour identifier précisément les souches de bactéries responsables de la loque américaine, une maladie mortelle pour les abeilles. Cette méthode permettra de tracer l’origine des infections et d’affiner les mesures sanitaires pour prévenir la transmission de cette maladie, contre laquelle aucun traitement n’est disponible. 

L’été est la période habituelle de récolte du miel, une occasion pour les apiculteurs de vérifier que leurs ruches ne sont pas infectées par la loque américaine. Il s’agit de la maladie infectieuse la plus meurtrière pour les abeilles. Elle est due à la bactérie Paenibacillus larvae, qui tue les larves au moment de leur passage au stade adulte. L’un des signes d’infection d’une ruche par cette maladie est la présence de couvain dit « en mosaïque », qui se caractérise par la présence d’alvéoles fermées au milieu d’alvéoles ouvertes et vides. Dans le cas de la loque américaine, les alvéoles fermées contiennent des larves mortes à la consistance gluante. Cette bactérie est très contagieuse. De plus, le traitement par antibiotique n’est pas efficace pour éliminer la maladie et est interdit en Europe. L’infection d’une ruche par la loque américaine doit obligatoirement être déclarée aux directions départementales de protection des populations (DDPP) et conduit le plus souvent à devoir bruler la ruche, y compris les abeilles. 

Séquencer le génome pour connaître l’origine des infections

Le laboratoire de Sophia Antipolis de l’Anses est laboratoire de référence national et pour l’Union européenne sur la santé des abeilles, ainsi que laboratoire de référence pour l’organisation mondiale de la santé animale (OIE) sur la loque américaine. Dans ce cadre, il développe des méthodes de diagnostic et d’identification de plusieurs maladies dont la loque américaine. Il a récemment développé une nouvelle méthode, basée sur le séquençage complet du génome de P. larvae. Ces travaux ont été menés en collaboration avec l’Université suédoise des sciences agricoles, l’Institut vétérinaire national de Suède et l’Institut fédéral de recherche pour la santé animale en Allemagne. Ils ont été publiés dans la revue Environmental Microbiology. Cette nouvelle méthode, basée sur la technique du Core genome multilocus sequence typing (cgMLST), permet de détecter des différences entre des souches de P. larvae qui ne sont pas discernées par les méthodes d’identification utilisées habituellement. Cette précision permettra de remonter à l’origine des infections, et ainsi de mieux prévenir de nouvelles contaminations. Un autre avantage par rapport aux méthodes d’identification traditionnelles est qu’elle est standardisable, et donc utilisable par plusieurs laboratoires. Par ailleurs, les travaux de l’Anses sur la loque américaine se poursuivent, notamment pour mieux comprendre la variabilité des souches de bactéries ou leur virulence.