Sante Animale
06/01/2021
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Un premier projet pour le réseau de recherche sur la santé et le bien-être animal en Auvergne Rhône-Alpes

Le premier projet de recherche soutenu par le réseau SAARA (réseau thématique de recherche pour la santé et le bien-être animal en région Auvergne Rhône Alpes), auquel participe l’Anses, vise à comprendre l’évolution des mycoplasmes, un genre bactérien regroupant des pathogènes majeurs pour les animaux.

Le projet Adapt-Myco a été retenu dans le cadre du premier appel à projets du réseau thématique SAARA. Créé en 2018, ce réseau regroupe l'Anses, INRAE et VetAgro Sup et a pour but de favoriser les collaborations interdisciplinaires entre les organismes de recherche de la région Auvergne Rhône-Alpes sur la santé et le bien-être animal. Ce premier projet implique l’UMR MYCO (Mycoplasmoses animales- ANSES et VetAgro Sup), et l’UMR EPIA (Epidémiologie des maladies animales et zoonotiques - INRAE et VetAgro Sup). Il vise à apporter un éclairage sur l’évolution de deux espèces de mycoplasmes, des bactéries pathogènes, à travers une approche d’épidémiologie génomique.

Deux populations qui ont évolué différemment

En France, l’espèce Mycoplasma bovis provoque des maladies essentiellement respiratoires chez les bovins, tandis que Mycoplasma mycoides, sous-espèce capri, induit l’agalactie contagieuse chez les chèvres. Ces deux populations de mycoplasmes ont évolué de façon très différente : celle affectant les bovins est devenue très homogène, voire clonale en France, et a développé une forte résistance aux antibiotiques depuis les années 2000. À l’inverse, celle contaminant les caprins reste très hétérogène et majoritairement sensible aux antibiotiques. L’objectif du projet est de comprendre pourquoi ces deux espèces ont évolué différemment, notamment en lien avec les pratiques d’élevage.

Pour cela, l’équipe de scientifiques dispose d’une collection de souches conservée dans le cadre des activités du réseau d’épidémiosurveillance Vigimyc, animé par l’UMR MYCO. Cette collection est très complète, les caractéristiques des souches et les conditions de collecte sont connues de façon précise. Une centaine de souches de chaque espèce de mycoplasme a été sélectionnée selon divers critères. Les génomes issus de ces souches seront entièrement séquencés et comparés entre eux, pour préciser l’histoire évolutive de chaque population, et comment cette histoire a pu être modelée par les pratiques d’élevage. Le projet a officiellement débuté en septembre 2020. Il est cofinancé par les organismes partenaires, pour un montant de 20 000 €. Les premiers résultats sont attendus pour la seconde moitié de 2021.