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Lancement d'un projet européen destiné à harmoniser et à faciliter le suivi des contaminants de l'alimentation

Plusieurs pays européens réalisent régulièrement des études destinées à suivre l'exposition des populations aux contaminants chimiques à travers leur alimentation quotidienne (études dites "de l'alimentation totale"). Un projet européen appelé "TDS_EXPOSURE" est lancé aujourd'hui afin d'harmoniser les méthodes utilisées pour réaliser ces études et ainsi faciliter leur mise en œuvre et la comparaison des résultats. Destiné à durer 4 ans, ce projet est coordonné par l'Anses et réunit 26 partenaires de 19 pays européens.

La connaissance de la contamination chimique éventuelle des aliments et de leur composition en nutriments est un outil majeur de la sécurité sanitaire et de la politique nutritionnelle. Elle permet de connaitre les expositions par voie alimentaire de la population et ainsi d'éclairer les prises de décision en matière de gestion des risques par l'Etat.

En France, la surveillance de la contamination chimique des aliments est régulièrement assurée dans un cadre réglementaire au travers de plans de contrôle et de plans de surveillance, pilotés par les ministères compétents. Ces connaissances peuvent être complétées et renforcées par des études de l'alimentation totale. Ces études ont pour objectif de quantifier les apports alimentaires en contaminants provenant de l'ensemble de l'alimentation et non d'une seule catégorie d'aliments prise isolément et de suivre l'exposition « bruit de fond » par voie alimentaire de populations à des substances d'intérêt en matière de santé publique. Deux EAT ont ainsi été réalisées en France, la deuxième ayant été pilotée par l'Anses. L'Agence mène actuellement une EAT infantile centrée sur l'alimentation de 0-3 ans.

Vers une harmonisation européenne des EAT et la création d'un réseau européen

A l'heure actuelle, certains états membres de l'Union Européenne ne disposent pas encore d'étude de l'alimentation totale. Par ailleurs, les méthodologies utilisées sont hétérogènes, ce qui complique la comparaison des résultats d'un pays à l'autre et donc la prise de décision réglementaire au niveau européen. Suite à ce constat, l'Union européenne a décidé de financer un projet de recherche visant à promouvoir au niveau européen une méthodologie commune permettant de réaliser des études d'exposition à différents contaminants alimentaires tels que les métaux lourds, les mycotoxines, les résidus de pesticides ou encore les polluants organiques persistants tels que les dioxines. Ce projet, baptisé TDS_EXPOSURE est lancé aujourd'hui. Coordonné par l'Anses, ce projet réunit 26 partenaires de 19 pays européens pour une période de 4 ans (2012 à 2016).
Dans le cadre de ce projet, les méthodes utilisées pour la définition des catégories de contaminants ciblées par les EAT, l'échantillonnage des aliments étudiés et la modélisation de l'exposition vont être évaluées et harmonisées. Une base de données sera créée, regroupant les données d'études de l'alimentation totale existantes en Europe et des études pilote seront mises en œuvre dans 5 pays ne disposant pas à l'heure actuelle d'étude de l'alimentation totale ou souhaitant voire évoluer leur méthodologie : Allemagne, Finlande, Islande, Portugal, République Tchèque.
Le projet permettra de mieux évaluer et donc de mieux gérer les risques liés à la présence de contaminants chimiques dans notre alimentation. L'EFSA, autorité européenne de sécurité sanitaire des aliments, la direction générale Santé Consommation de l'Union européenne (DG SANCO), l'organisation mondiale de la santé (OMS) et l'organisation mondiale de l'alimentation (FAO) sont les principales parties prenantes intéressées par cette initiative et suivront de près son déroulement et les résultats obtenus.

Pour en savoir plus

L'Anses et les EAT

L'Anses a réalisé la deuxième étude française de l'alimentation totale dont les résultats ont été publiés en juin 2011. Ils confirment le bon niveau de maîtrise des risques sanitaires associés à la présence potentielle de contaminants chimiques dans les aliments en France, tout en pointant, pour des groupes de populations particuliers, des zones de vigilance vis-à-vis de certaines substances. Ces résultats donneront suite, à partir de 2012, à différentes exploitations telles que : le développement de nouvelles méthodes d'analyses pour mieux détecter certaines substances, l'exploitation des résultats de l'étude sur le plan régional ou, encore, la recherche d'autres contaminants (perturbateurs endocriniens, résidus médicamenteux) dans les échantillons alimentaires stockés dans le cadre de l'étude. En parallèle, l'Agence mène également une EAT infantile centrée sur l'alimentation de 0-3 ans.