Poissons

Étude Calipso, bénéfices et risques d'une forte consommation de produits de la mer

Consommations alimentaires de poissons et produits de la mer et imprégnation aux éléments traces, polluants et oméga 3

Réalisée de 2003 à 2006 par l'Agence, le ministère chargé de l'agriculture et l'INRA dans 4 régions côtières françaises, l'étude CALIPSO(Consommations Alimentaires de poissons et produits de la mer et Imprégnation aux éléments traces, polluants et oméga 3) a cherché à évaluer les bénéfices nutritionnels et les risques de contamination pouvant résulter d'une forte consommation de produits de la mer. Les recommandations centrales qui en résultent sont de diversifier sa consommation de produits de la mer, tant en ce qui concerne les espèces que les sources d'approvisionnement.

Les produits de la mer possèdent des qualités nutritionnelles précieuses et sont notamment des sources intéressantes de minéraux, comme le phosphore, d’oligo-éléments, comme l'iode, le zinc, le cuivre, le sélénium et le fluor, mais aussi, pour certains, d’acides gras d'oméga 3 dits « à longue chaîne » (EPA, acide eicosapentaénoïque et DHA, acide docosahexaénoique) qui préviennent des maladies cardio-vasculaires et sont nécessaires au développement et au fonctionnement de la rétine, du cerveau et du système nerveux. Cependant, ces aliments peuvent également être contaminés par des polluants de l'environnement dont les dioxines, les PCB ou le méthyl-mercure, des contaminants qui peuvent avoir des effets néfastes sur la santé en cas de surexposition.

Dans ce contexte, les objectifs poursuivis par l’étude Calipso étaient d’acquérir de données sur le comportement des gros consommateurs de produits de la mer (habitudes alimentaires et modes d'approvisionnement), sur les teneurs en acides gras essentiels, en éléments traces métalliques (ETM) et en polluants organiques persistants des aliments consommés, et enfin de mesurer l’imprégnation biologique en oméga 3 et en substances chimiques des gros consommateurs (biomarqueurs sanguins et urinaires).

Principaux résultats de CALIPSO

  • le niveau de contamination des produits de la mer consommés sur les côtes françaises se situe globalement au-dessous des seuils à risque fixés par la réglementation ;
  • seuls les plus forts consommateurs de produits de la mer absorbent des doses de contaminants légèrement supérieures aux seuils d'alerte ;
  • aucun produit de la mer ne cumule en fortes teneurs l'ensemble des contaminants ;
  • les poissons les plus riches en oméga 3 et en polluants organiques persistants sont souvent les mêmes (saumon, maquereau et sardine en particulier) ;
  • les produits de la mer qui contiennent des éléments traces métalliques sont variés ;
  • la couverture des besoins nutritionnels en oméga 3 est facilement atteinte par la seule consommation de poissons au moins 2 fois par semaine, dont un gras.

Sur la base de ces constatations, l’Agence a émis les recommandations suivantes : 

  • réduire les pollutions environnementales ;
  • diversifier sa consommation de produits de la mer, tant en ce qui concerne les espèces que les sources d'approvisionnement,
  • consommer du poisson 2 fois par semaine, sans oublier les poissons gras ;
  • pour les femmes enceintes ou allaitantes :
    • limiter à 150g par semaine leur consommation de poissons prédateurs (lotte (baudroie), loup (bar), bonite, anguille, empereur, grenadier, flétan, brochet, dorade, raie, sabre, thon…), susceptibles d'être fortement contaminés, conformément aux recommandations des instances scientifiques nationales ;
    • éviter la consommation d'espadon, marlin et siki, susceptibles de présenter des teneurs élevées en mercure.