Appel à candidatures d’experts scientifiques afin de procéder à la constitution d’un groupe de travail (GT) « Cires d’abeilles »

L’Anses lance un appel à candidatures d’experts scientifiques afin de procéder à la constitution d’un groupe de travail (GT) « Cires d’abeilles ».

L’abeille domestique ou mellifère (Apis mellifera) est une espèce animale vivant en colonie dont la santé et les maladies s’apprécient au niveau de la colonie et non de chaque individu. Depuis bientôt trois décennies, en France et dans le monde anthropisé, la santé des abeilles connaît un déclin multifactoriel (paysage, usage de xénobiotiques, Varroa destructor, etc.). La survie des colonies d’abeilles (Apis mellifera) est déterminante à plusieurs niveaux : économique (filière apicole, pollinisation des espèces cultivées), social (espèce emblématique) et écosystémique (espèce clé de voute, pollinisation des espèces végétales sauvages). La cire d’abeille est une substance de composition essentiellement lipidique dont les caractéristiques physicochimiques permettent la fixation et la diffusion d’un grand nombre de résidus de xénobiotiques[1]. Dans le cadre d’une conduite classique d’élevage, les cires dites « gaufrées » sont susceptibles d’être recyclées et réutilisées pendant plusieurs années, pouvant accumuler des résidus divers. Les produits de la ruche, couvain, miel, pain d’abeille, etc. sont en contact direct avec la cire. Ces cires polluées pourraient être un facteur supplémentaire participant au déclin des abeilles mellifères. Par ailleurs, la demande française en cire dépasse la capacité de production nationale, nécessitant le recours à l’importation de cire dont la quantité et la qualité sont aujourd’hui inconnues (possible contamination par des produits chimiques interdits en France, ou adultération^[2] de cires). L’exposition chronique du couvain et des abeilles adultes à ces résidus et à des adultérants par le biais de la cire est susceptible d’avoir un impact sur le développement, la santé et la survie des abeilles à leurs différents stades (larves, nymphes et adultes) et donc sur la santé de la colonie, de par leurs effets individuels, mais aussi (de par) leurs effets cumulatifs et leurs « effets cocktails », voire synergiques. Il n’existe pas de réglementation spécifique pour la cire en tant qu’intrant dans la ruche concernant ces teneurs en résidus et aucune évaluation des résidus n’est requise pour la cire dans le cadre de l’évaluation des médicaments vétérinaires. L’absence de données officielles n’a pas permis jusqu’alors de pouvoir caractériser le danger que représentent les cires adultérées.

Dans ce contexte l’Anses s’autosaisit pour proposer une expertise d’évaluation de risque pour la santé des abeilles et de la colonie, lié aux cires d’abeilles recyclées et/ou adultérées. L’expertise permettra également d’émettre des recommandations qui permettraient de mieux contrôler la situation en France.

L’Anses souhaite créer un groupe de travail multidisciplinaire (Apidologie dont pathologie apicole appliquée et apiculture, toxicologie, méthodes de laboratoire (analyse de la cire et élevage expérimental de larves), épidémiologie, méthode d’évaluation des risques, etc.) afin de traiter cette question sous ses différents aspects. Le présent appel s’adresse à tous les scientifiques intéressés par une participation aux travaux d’expertise de l’Anses sur ce sujet Par cet appel, l’Anses souhaite constituer un collectif d’experts compétents et indépendants qui aura pour mission de répondre aux questions de l’autosaisine et produira un rapport d’expertise collective, en coordination avec les équipes de l’Anses et le CES « Santé et bien-être des animaux ». Les personnes compétentes intéressées peuvent consulter en bas de page les informations relatives à l’appel à candidatures et aux compétences recherchées.

Les personnes compétentes intéressées peuvent consulter en bas de page les informations relatives à l’appel à candidatures et aux compétences recherchées.

Les personnes compétentes intéressées peuvent consulter ci-dessous les informations relatives à l’appel à candidatures et aux compétences recherchées.

• Rôle et missions (pdf)
• Compétences recherchées (pdf)

Les candidatures doivent être constituées de 4 documents :

• un formulaire de candidature/lettre de motivation à télécharger ici et à compléter,
• un CV détaillé,
• une liste de travaux et publications scientifiques en lien avec le sujet d’expertise,
• une déclaration de liens d’intérêts.

Les candidatures doivent être déposées en ligne au plus tard le 21 avril 2022, à partir de l’adresse web suivante : https://dpi-declaration.sante.gouv.fr/dpi-webapp/app/candidature/index/gt-cires-dabeilles-3842

À partir de ce lien, les candidats pourront :

• poser en ligne le formulaire de candidature/lettre de motivation, leur CV et la liste des travaux et publications scientifiques ;
• compléter en ligne leur déclaration d’intérêts (nota : la déclaration d’intérêts sera rendue publique pour les experts retenus à l’issue du processus – Elle mentionne tout lien d'intérêts, directs ou indirects, avec les entreprises ou établissements dont les produits ou procédés entrent dans le champ de compétence de l'Agence, ainsi qu'avec les sociétés ou organismes de conseil intervenant dans ces secteurs. Voir infra le cadre déontologique de l’Anses) ;
• consulter le guide simplifié pour candidater.

Pour tout renseignement complémentaire, merci d’adresser vos questions par mail à l’adresse : candidatures.cires@anses.fr

Pour en savoir plus, consultez les documents de référence sur la conduite de l’expertise à l’Anses :

• Tout savoir sur "Le cadre déontologique" à l'Anses (Code de déontologie de l’expertise de l'Anses / Principes fondamentaux et points clés de l’expertise collective à l'Anses / L’expertise à l’Anses : Règles de responsabilité appliquées à l’expertise / Guide d’analyse des liens d’intérêts)
• Tout savoir sur "La conduite de l’expertise" à l´Anses
• Rémunération des experts de l’Anses (pdf)
• Critères et procédure de nomination des experts de l’Anses suite à un appel à candidature (pdf)
• L'expertise à l'Anses : Informations générales (pdf)

[1] Xénobiotique : contaminant issus de l’agriculture, de l’apiculture, voire également d’autres sources, par exemple : entretien des voiries, usages par les particuliers et tout autre contaminant environnemental.

[2] Pratique frauduleuse consistant en l'ajout d’un produit de moindre valeur à un autre produit, qui est alors vendu ou donné pour ce qu’il n’est pas (par exemple, ajout d'eau dans le lait, ou ajout d'une huile de mauvaise qualité dans une huile d'olive vendue comme étant de bonne qualité). (Source : https://www.techniques-ingenieur.fr/glossaire/adulteration)