Cheval
18/11/2022 3 min

L'ANMV présente au 50e congrès de l'AVEF

Pour la 50e édition du congrès de l’Association vétérinaire équine française (AVEF) qui s’est tenue à Reims les 9 et 10 novembre 2022, l’ANMV a fait deux présentations traitant de pharmacovigilance.

  • La première, intitulée « Que révèle la pharmacovigilance sur l’utilisation des nouvelles thérapies cellulaires chez les équidés ? » et présentée par Sandrine ROUGIER, expert en pharmacovigilance à l’ANMV, a dressé un premier bilan des effets indésirables des deux médicaments à base de cellules souches utilisés pour le traitement des affections dégénératives ostéo-articulaires chez les chevaux et actuellement commercialisés (Arti-cell Forte® et HorStem®). L’analyse des 152 cas rapportés en Europe et au Royaume-Uni depuis leur commercialisation a montré que la grande majorité d’entre eux (135) se sont révélés non graves. 

Des troubles locomoteurs, faisant suite à l’injection, ont été les principaux signes rapportés, notamment des boiteries ou des arthrites, mais ils sont parfois difficiles à bien différencier de la pathologie sous-jacente pour lequel le cheval est traité. En revanche, les réactions au site d’injection sont également nombreuses mais davantage attendues. Sont ainsi fréquemment observés des gonflements au site d’injection, de la chaleur locale voire de la douleur. Mais d’autres signes plus anecdotiques ont également été rapportés tels que des coliques, des troubles neurologiques, des écoulements séreux au site d’injection ou des œdèmes délocalisés du site d’injection, sans qu’on puisse toutefois à ce stade confirmer leur lien avec les deux médicaments. 

Enfin, les manques d’efficacité ne doivent pas être oubliés car ils ont représenté presque ¼ des cas rapportés. A noter toutefois que près de 25 % d’entre eux ont fait suite à une utilisation non conforme de ces médicaments, notamment dans des affections trop sévères ou des pathologies non dégénératives. Pour les ¾ restants, plus de recul sera nécessaire pour mieux appréhender, à l’avenir, ce risque d’échec. 

Ainsi, cette première analyse semble confirmer la bonne tolérance des nouvelles thérapies à base de cellules souches, mais ces résultats seront à confirmer d’ici quelques années, après une période de commercialisation plus conséquente et une utilisation sur un plus grand nombre d’équidés.

 

  • La deuxième présentation a été faite par Ségolène CHAUSSIS, dans le cadre de sa thèse de doctorat vétérinaire, en collaboration entre l’ANMV, le Réseau d’Epidémiologie et de Surveillance des Pathologies Equines (RESPE) et l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse (ENVT). Le poster sur lequel s’est basée cette présentation est intitulé « Étude rétrospective des échecs de vaccination contre la grippe équine à partir des données du RESPE sur la période 2011-2021 » et a été sélectionné pour être présenté oralement lors du congrès. Les résultats de cette étude feront l’objet d’un article dans la revue Pratique Vétérinaire Equine courant 2023, mais ils démontrent d’ores et déjà que :
    • Aucune déclaration de manque d’efficacité des vaccins concernés n’a été enregistrée dans le réseau de pharmacovigilance sur la période d’étude,
    • Les données du RESPE ont permis d’identifier un faible nombre d’échecs vaccinaux.

Les résultats montrent que la vaccination contre la grippe équine est un moyen préventif efficace contre cette infection.
Le suivi de l’efficacité vaccinale par le système de pharmacovigilance permet une évaluation continue de la balance bénéfice/risque de ces vaccins et la mise à jour des résumés des caractéristiques du produit (RCP). Pour cela, la déclaration systématique des échecs vaccinaux auprès de l’ANMV est nécessaire et complémentaire des déclarations faites au RESPE.